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Si les places étoient héréditaires et qu’elles passassent de l’époux à l’épouse, il y auroit moins de familles ruinées, moins d’enfans sans ressources. La veuve essentielle qui, en perdant son époux, se voit hors d’état d’élever ses enfans, ne peut, sans frémir, considérer cette injustice. Souvent elle a exercé la place de son mari absent ou incommodé ; et lorsqu’il n’est plus, elle s’en voit dépouillée pour la voir passer entre les mains d’un homme ignorant et pusillanime, ou d’un sot qui n’a d’autre mérite que de s’être procuré des protecteurs, et cette protection souvent ne lui vient que par la voie des femmes. Elles n’ont aucun pouvoir publiquement, elles