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Ô souverains de la terre,
Pourquoi déchirez-vous mon cœur ?
Près d’une simple bergère
Un roi trouve-t-il le bonheur ?
Si sur tout ce qui respire
Votre règne étoit vertueux,
On n’eût point ravi Palmire,
Et Corydas seroit heureux.


À ce spectacle, la princesse Géroïde émue auroit bien voulu s’arrêter, mais les flots poussèrent un peu plus loin le débris de vaisseau sur lequel elle étoit assise. Elle apperçut une petite chaloupe gouvernée par un vieillard, qui errait lentement sur les ondes, criant d’une voix plaintive : « Ô mon fils ! ô mon cher fils, mon cher Corydas ! ne connois-tu plus la voix de ton père ? es-tu donc à jamais perdu pour lui » ? Il invoquoit tous les dieux,