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le prince et le roi reviendroient la trouver. On aborda à la colline où il falloit monter pour parvenir à la forêt. Ô séjour enchanteur où la nature a déposé tous ses trésors ! Palmire va t’embellir encore ! Seule, elle va vivre dans ce désert ; et toi, prince, qui brûles pour elle, tu ne peux la suivre.

Almoladin avoit plus à souffrir qu’un autre : il étoit né avec des passions violentes, et sans cesse elles étoient en guerre avec sa raison. Sa vertu cependant en triomphoit toujours, et, dans cette circonstance, il y mit le comble en peignant à Palmire le bonheur de vivre seule dans un désert. Sans doute il le sentoit ; mais il auroit voulu l’habiter avec Pal-