Page:Gouges - L esclavage des noirs (1792).djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
DRAME.

La Colonie ne demande que ma mort. Eſt-il néceſſaire de faire périr tant d’innocentes victimes qui ne ſont pas complices de mon crime ?

MIRZA.

Je ſuis auſſi coupable que Zamor, ne me ſéparez point de lui : par pitié ôtez-moi la vie ; mes jours ſont attachés à ſa deſtinée. Je veux mourir la première.

VALÈRE, au Juge.

Monſieur, ſuſpendez, je vous prie, leur ſupplice. Je puis vous aſſurer qu’on s’occupe de leur grace.

LE MAJOR, au Juge.

Monſieur, nous pouvons prendre ceci ſur nous ; attendons le Gouverneur.

LE JUGE, durement.

Je n’écoute rien que mon devoir & la loi.

VALÈRE, furieux.

Barbare ! quoique ta place endurciſſe l’ame, tu la dégrades en la rendant encore plus cruelle que les loix ne te l’ont preſcrite.

LE JUGE.

Monſieur le Major, faites conduire cet audacieux à la Citadelle.