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l’homme éclairé le porte à arracher ſon ſemblable du ſein d’une horrible ſituation primitive où les hommes non-ſeulement ſe vendoient, mais où ils ſe mangoient encore entr’eux. Le véritable homme ne conſidère que l’homme. Voilà mes principes, qui diffèrent bien de ces prétendus défenſeurs de la Liberté, de ces boute-feux, de ces eſprits incendiaires qui prêchent l’égalité, la liberté, avec toute l’autorité & la férocité des Deſpotes. L’Amérique, la France, & peut-être l’Univers, devront leur chûte à quelques énergumènes que la France a produits, la décadence des Empires & la perte des arts & des ſciences. C’eſt peut-être une funeſte vérité. Les hommes ont vieilli, ils paroiſſent vouloir renaître, & d’après les principes de M. Briſſot, la vie animale convient parfaitement à l’homme ; j’aime plus que lui la Nature, elle a placé dans mon ame les loix de l’humanité & d’une ſage égalité ; mais quand je conſidère cette Nature, je la vois ſouvent en contradiction avec ſes principes, & tout m’y paroît