dans ce moment eſt malheureux. Il a l’ame ſenſible, & ne pouvant porter remede à leurs maux…
Hélas ! vous dites ce que j’éprouve ; ce ſont les peines des autres qui font le malheur de ma vie.
[En pleurant].
J’en ai l’ame déchirée.
Il eſt beau d’avoir le cœur ſenſible : mais lorſqu’on ne peut ſoulager les maux d’autrui, il faut ſavoir mettre des bornes à ſa ſenſibilité. Si c’étoit pour un pere ou pour une mere, je ne pourrois blâmer votre affliction.
Ah, Monſieur, ſi vous ſaviez…
Que faites-vous, vous allez vous perdre ?
Quelle contrainte affreuſe !
[Haut au Comte].
Ô le meilleur des hommes ! Monſieur, mon protecteur ; que ne puis-je vous reveler tous mes chagrins ? Je me retire, & vous laiſſe avec mon premier bienfaiteur ; il connoît ma poſition, & mieux que moi il pourra vous inſtruire de ce qui m’afflige.
[Il ſort, le Comte le regarde en aller].