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vous inſpire tant d’humanité. Sans doute mes malheurs vous ſont connus. N’eſt-ce pas aſſez de me donner la liberté, ſans y ajouter encore un préſent beaucoup au-deſſus de l’état d’indigence auquel nous ſommes habitués depuis ſi long-tems ?

Le Comte.

Je me trouve trop heureux de pouvoir adoucir votre ſituation.

La Fleur, à part.

J’ai bien vu des choſes extraordinaires dans le monde ; mais ceci ſurpaſſe mon raiſonnement.

Le vieux Montalais, au Comte.

Vous ne pouvez plus nous cacher qui vous êtes.

La Fleur.

Son nom doit paſſer à la poſtérité comme celui d’un grand guerrier.

Marianne, au Comte.

Monſieur, vous vous défendriez en vain ; Madame de Valmont ne pourra nous cacher votre nom.

Le Comte.

Arrêtez, Marianne : j’exige de vous, que vous ne faſſiez aucune perquiſition pour connoître celui qui veut demeurer inconnu. Je vais faire un long voyage : à quoi vous ſerviroit de ſavoir qui je ſuis ? Adieu, reſpectable vieillard ; adieu, belle Marianne.

[à part].

C’eſt en déchirant mon coeur, que je puis le guérir.

Il ſort.