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La Fleur.

Eh bien, vous ne devez plus que ce terme-là à votre créancier. Il y a dix ans, m’avez-vous dit, que vous lui devez quatre mille francs… voyons… faiſons un calcul… combien cette ſommes diviſée ſeroit-elle par mois ?… Les cent écus ſont plus que ſuffiſans pour payer le tems qui reſte.

Le Commissaire.

Votre calcul eſt on ne peut pas plus juſte ; l’embarras eſt de le faire agréer au créancier.

La Fleur.

Tant pis pour lui, ce ſera un ſot, s’il ne l’accepte pas.

Le vieux Montalais.

Généreux ami, c’en eſt aſſez, laiſſez-moi ſubir mon ſort. Je verrai mes enfans, & leur préſence adoucira le poids de mes fers.

[Les Huiſſiers s’en emparent ; Marianne pouſſe un cri, & ſe jette dans les bras de ſon pere].


SCENE V.


Le vieux MONTALAIS, MARIANNE,

LA FLEUR, le COMMISSAIRE, LE COMTE, pluſieurs

HUISSIERS & RECORS.
LE COMTE, joignant les mains, & les levans au ciel, à cet aſpect.

Ô dieu, quel tableau touchant ! que j’arrive à propos pour ſecourir ce pere infortuné !