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le péril éminent qui nous menace, et restez, si vous le pouvez, dans une coupable indifférence, les pouvoirs méconnus, la violation des lois, l’insubordinalion de l’armée, les propriétés menacées, les talens et les arts près à rentrer dans les ténèbres et le renversement total du plus beau des royaumes. Quel triomphe pour les Françaises, si, prennant part à la cause publique, elles détournent les fléaux de l’humanité !

LETTRE AUX GÉNÉRAUX DE L’ARMÉE.

Généraux de l’armée française, guerriers intrépides, défenseurs d’un peuple libre ! Braves soldats fermez l’oreille à l’intrigue, à la calomnie, et gardez-vous d’un découragement coupable.

Que l’honneur qui a pétri vos ames tous serve de bouclier, et les tiennent toujours dans la sécurité de l’innocence. Il s’est point aisé d’inculper des héros, tels que vous ; l’univers a les yeux ouverts ! Mars et Bellonne vous préparent des moissons de lauriers, qui serviront un jour de liens fraternels, pour unir tous les peuples aux chars de la liberté que vous défendez.

Triumvirats intéressants d’un empire régénéré, soyez, comme Bayard, au champ de Mars, sans peur et sans réproches ; le beau sexe vous prépare déjà des couronnes.