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MÉMOIRE
POUR Madame de GOUGES,
CONTRE la Comédie Françoise.

De toutes les associations enfantées par la manie des privilèges exclusifs, l’aréopage comique est peut-être celle qui réunit les caractères les plus odieux d’injustice et de tyrannie.

Long-tems avant la révolution, les bons esprits s’élevèrent contre le despotisme exercé par les Comédiens françois, sur le plus brillant de tous les arts. Depuis Corneille jusqu’à nos jours, auteurs sublimes, auteurs médiocres, tous ont eu à se plaindre de leurs caprices, quand ils n’avoient pas à s’indigner de leur oppression.

Quelle hache tranchera les têtes de cette hydre qui déchira de tous tems le sein de ses bienfaiteurs ? Nos Hercules littéraires viennent de lui porter les premiers coups. MM. de la Harpe, Marmontel, Lemierre, Cailhava, Sedaine, et autres, ont commencé le combat contre ce monstre avide autant que ridicule. Espère-t-il résister ? Le sénat en cothurne et en brodequin