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Le rôle de madame Scarron offre une partie de son caractère dans une demi-teinte, qui prête à deviner.

Le dénouement est d’un grand intéret : c’est Ninon qui reconnoît son fils ; mais les circonstances, qui accompagnent cette reconnoissance, décident Ninon à la retraite ; tous ses amis en sont affligés et Scarron s’est fait asseoir à travers la porte, pour lui barrer le passage au moment qu’elle se retire. Comme cette pièce est épisodique, on sent qu’elle n’admettoit pas une autre forme ; ce qu’on appelle intrigue est bien placé dans un tel ouvrage dramatique, et dépareroit tel autre ; celui-ci, par exemple. Le but de l’auteur étoit d’offrir les grands personnages du siècle dernier : pouvoit-il trouver un point de réunion plus piquant et plus conforme aux mœurs du tems ? Cette pièce se rapproche de la plus grande vérité, et nulle part ne sent l’art ; c’est le produit d’un talent naturel, qui peint avec franchise.

Dans une Préface et dans une Post-face, l’auteur se plaint du comité de la comédie françoise, qui a refusé sa pièce avec des bulletins peu réfléchis, et même peu décens. Le comité a eu tort, et n’entend pas ses intérêts : une comédie où figurent les personnages qui servent d’aliment perpétuel à nos conversations, auroit satisfait tous les esprits, et n’auroit pas nui à la recette. »