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la publicité de ce volume, en me promettant de recevoir Molière chez Ninon. Tous convenoient que cet ouvrage avoit du mérite ; et qu’avec quelques changemens ; il seroit susceptible de plus grands succès. Pour cette fois, je ne les écoutai plus, et leurs amorces devinrent impuissantes. Je lâchai dans le public mon volume. Voyez les journaux de ce tems. Le hasard m’en fit tomber un dans les mains. Pour prouver l’injustice des comédiens, il est nécessaire que j’en donne l’extrait, comme pièce instructive de ce mémoire.

EXTRAIT DU JOURNAL ENCYCLOPÉDIQUE.
Août, 1788.

« Quand un auteur fait un plan, il le fait d’après ses forces ; il consulte tacitement les ressources de son imagination. Les esprits foibles d’invention font des plans foibles ; ceux qui sont nés pour l’art dramatique ne craignent point la richesse du plan : ainsi a fait madame de Gouges qui n’a point craint de renfermer dans le sien plusieurs personnages du siècle de Louis XIV, notamment le grand Condé, Molière, la Reine Christine. Il falloit être bien sûr de son pinceau pour se charger de ces portraits diversifiés, pour peindre, tout-à-la-fois, Désyveteaux et Scarron.

Le point de réunion est la société de Ninon. C’est en ne s’écartant pas de ce moyen, tout à la fois simple et naturel, que madame de