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redit-il sur ton compte, ce qu’elle te saura bon gré des nouveaux efforts que tu prends pour lui plaire ». Des personnes consommées dans la littérature m’ont assuré cette production bonne ; mais elle n’a point encore obtenu votre suffrage, et l’on peut douter du succès : je me borne donc à obtenir une prochaine lecture en faveur du nom qu’elle porte.

J’obtins une lecture. On s’étoit déterminé à me faire avaler des couleuvres ; on ne me les épargna point.

On avoit dit que les comédiens s’empressoient d’accueillir tout ouvrage qui porteroit le nom de Molière ; mais les comédiens françois ne pardonnent jamais à ceux qu'ils ont accablé d’injustices : en voici la preuve. Dix fois on annonce ma lecture, dix fois je me rends à la comédie, et toujours le nombre des acteurs incomplet pour cette lecture. Enfin, fatiguée de ma constance et de ma modération, le leste Desessarts avec sa voix doucereuse : « Que font-ils tous ces libertins, pour n’être pas rendus à une heure, à une lecture si long-tems annoncée ? Que diable ! il faut en finir cependant, ajouta-t-il, avec un ton ricaneur. Mon ami, mon ami, reprit une princesse comique, tu sais bien qu’on arrive tard quand on joue à la cour. Oh ! oh ! il s'en va deux heures ; ils sont levés peut-être actuel-