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imprimer, et en l’offrant à la censure des journalistes : si ma pièce est goûtée à la lecture, elle doit nécessairement être accueillie sur la scène, et vous la jouerez d’après l’opinion qui vous l’a fait recevoir ; au contraire, si elle est jugée mauvaise, je n’augmenterai pas la prévention contre mon sexe que mon foible talent ne manqueroit pas peut-être de justifier. »

Je reçois cette réponse :

« Madame.

Plusieurs exemples attestent à la comédie françoise le danger évident que court votre sexe dans la carrière dramatique. Elle ne peut qu’applaudir à votre précaution et à votre désintéressement. Elle me charge, madame, d’avoir l’honneur de vous assurer, de sa part, qu’elle consent à l’impression de votre ouvrage, aux conditions que vous lui proposez dans votre lettre ».

Signé, de la Porte.
Le 18 Février 1787.

Je profite sur le champ de la permission : les planches sont composées ; on va tirer les exemplaires. Cependant le comité avoit changé d’opinion.