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Où la soif de jouir est enfin assouvie.
Adieu la pauvreté ! les beaux jours sont venus !
Minerve est une sotte, évohé pour Vénus !
Plus de pain bis, de lait tourné, de beurre rance !
Une chaîne, pudeur ! impudeur, délivrance !

Maintenant, tu ne peux les poursuivre, ô Remords
Elles ont pour te fuir leurs chars à huit ressorts,
Et les fougueux coursiers de la Grande-Bretagne !
La Renommée avec sa trompette accompagne,
Car elles ont soumis les plus lointains préteurs,
Et les patriciens, et les purs dictateurs,
Et jusqu’aux fils de rois des vieilles monarchies…

Les voyez-vous passer, les belles affranchies ?

==II==

DONUM CŒLESTE, COLUMBÆ

Un jour, songeant tout bas à ma chère profane,
J’errais silencieux le long de la Séquane ;
Un spectacle naïf et très vieux m’occupait :
Trois plébéiens, penchés le long du parapet,
Et deux guerriers gaulois, rutilants sous leurs braies
Teintes par le murmex de la couleur des plaies,