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LES AFFRANCHIES

I

Les voyez-vous passer, les belles affranchies ?
Sur les chemins sablés et les routes blanchies,
Que l’esclave arroseur humecte à longs jets d’eau,
Leurs chars à huit ressorts volent, et le badaud
Lutécien s’écrie : Oh ! la belle païenne !

Elles suivent au trot la voie Elyséenne,
Derrière elles, laissant le vieux palais des rois,
Et le Forum couvert où l’on fit tant de lois,
Elles montent, lançant des œillades de Parthe,
Jusqu’à l’Arc Triomphal de César Bonaparte.
O Romains de Paris, regardez-les, de loin,
Passer dans leur orgueil, le fouet d’ébène au poing :