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LA FÉE ASPHALTE

AU POÈTE

 
Le train, qui t’amena des lointaines provinces,
Depuis longtemps est reparti.
Oublie, enfant, un peu tes naïvetés minces,
Deviens grand, toi qui fus petit.
Paris qui m’appartient est une vaste arène
Pour l’amour et l’ambition ;
La rue est aujourd’hui la seule souveraine :
Porte-lui ta dévotion.

Tu n’as pas de foyer dans cette grande ville ?
Vas à l’auberge du hasard !
Des épouses et des amis de contrebande...
On trouve de tout au bazar.
D’autres, à toi pareils, et plus que toi bohèmes,
Se sont élancés du Trottoir.