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je parle des chansonniers à la verve légère et satirique, qui n’en sont pas moins des philosophes parisiens à leur manière : Jules Jouy, Meusy et Mac-Nab. Meusy est un parodiste des grandes phrases ; de lui ce refrain sentimental :

Fromage ! Poésie !
Espoir de nos repas,
Que deviendrait la vie,
Si l’on ne t’avait pas ?

Jules Jouy a le macabre gai, tandis que Mac-Nab a la gaieté funèbre. C’est une amusante transposition. Voici deux chansons qui indiquent le ton :

LES GARDIENS DE LA PAIX
Sur l’air des Canards
Par Jules Jouy.

Quand les sergots s’en vont par un,
C’est qu’ils n’sont pas avec quelqu’un ;
Pour mieux inspecter, pour mieux voir,
À la mêm’place jusqu’au soir,
I’s restent plantés su’l’trottoir.
Tralalalala ! Tralalalala !

Refrain :

Paix ! paix ! paix ! paix !
Voilà les gardiens de la paix !
Troulalaïtou, latroulalaïtou, latroulalaïtou, latroulala !