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« … Et là viennent des collégiens, pour fumer en contrebande la pipe qu’ils déposeront, là-bas, près d’un mur. Ils s’en vont, les collégiens, l’estomac tout barbouillé, mais si fiers d’avoir accroché à leurs dents le brûle-gueule qu’ils iront déposer là-bas près d’un mur.

« Le caboulot est carré, long, plein de lumière et de fumée. »

Maurice Rollinat donnait aussi très souvent à la Revue les pièces dites aux hydropathes, et, pour mon compte, vers ou prose, j’y versai soit sous mon nom, soit sous le pseudonyme de Diégo Malevue, ou de Dr Servet, la valeur d’un fort volume in-octavo.

La Revue moderne et naturaliste, sise d’abord au cinquième étage, rue Blanche, vint se loger rue Monsieur-le-Prince au rez-de-chaussée, d’où elle partit vers la rue Grange-Batelière, où, à l’âge de deux ans et quelques mois, elle expira, munie des sacrements hydropathiques, et pleurée par tous ceux qui la connurent.

Ce fut certes le plus sérieux effort de la Société pour se condenser ; mais ce qui faisait la force des hydropathes, en tant que réunion fort nombreuse, c’était l’absence de doctrines uniques et imposées, le personnalisme des adhérents, leur indépendance. Pour une Revue, au