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me trouvais. Un songe pénible déroula devant moi le plus funeste avenir… Je croyais traverser rapidement, sans secours, sans appui, une plaine aride, sablonneuse ; mes pieds ensanglantés pouvaient me soutenir à peine : vos fils, chère Ingonde, me suivaient en chancelant. Tout-à coup cette triste course est interrompue par une foule d’hommes, de femmes, qui se précipitent vers nous en poussant des cris aigus, discordans ; les barbares veulent nous séparer… Je saisis vos enfans dans mes bras, je les défends contre ces furieux… Ils me les arrachent… Je crus malgré le sommeil qui s’était emparé de moi, que mon cœur se détachait… Je sentis une douleur inexprimable. Quelle doit être celle d’une mère !…