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— « Vous devez, Ingonde, vous rappeler que, long-temps après la mort de mes illustres parens, je conservai une tristesse profonde. Combien de fois votre tendre amitié ne me sollicita-t-elle point de vous en confier les motifs ! Je résistai toujours, espérant que ces avertissemens n’étaient que l’effet d’une imagination fatiguée, mélancolique… J’allais donc tous les jours prier sur la tombe de mes pères, les suppliant d’écarter les malheurs qui nous menaçaient… La première fois que ce songe vint m’assaillir, j’y fis peu d’attention : je l’avais même oublié, lorsque le jour où le ciel vous rendit mère de Loys, distraite par les devoirs de mon rang du pieux office d’aller au tombeau de ma mère, je ne pus le visiter que vers la nuit. Tremblante,