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distance du firmament à la terre comme étant égale à « 10 066 fois le diamètre de la terre, c’est-à-dire 65 429 000 ».

65 429 000 divisé par 10 066 = 6500.

Ce nombre est, donc correct en tant qu’il prouve que Brunetto Latino n’a pas fait de faute de calcul ; mais nous tâcherons de démontrer plus loin[1] que le nombre 10 066 est erroné.


Ch. XVI. — Ptolémée[2] dit que la terre est 39 14 fois plus grande que la lune. Nous lisons dans Brunetto Latino[3] et dans la plupart des manuscrits « 39 fois et un peu plus ».

Au chapitre dix-huit de la seconde partie[4], nous avons donné nos raisons pour indiquer la distance de la terre à la lune comme étant égale à 12 fois la circonférence de la terre. De là nous avons déduit que cette distance était de 226 958 13 milles environ. Le diamètre de la terre étant de 6500 milles, nous devons en conclure que la lune est à une distance de la terre égale à 34 1112 fois le diamètre de la terre. Ceci justifie la leçon du manuscrit de Turin (34 1112), quoique les autres manuscrits et Brunetto Latino[5] donnent 24 1112. Ajoutons que ·XX· étant un monosyllabe et ·XXX· dissyllabe, la mesure du vers confirme le nombre trente[6].

Le soleil est 166 320 fois plus grand que la terre. Ptolémée[7] dit 170 fois ; mais il n’y a pas de raison pour refuser d’admettre les calculs de Gossouin. Celui-ci est d’ailleurs d’accord avec Neckam[8].

Selon l’Image du Monde et Brunetto Latino[9], la distance de la terre au soleil est de 585 fois le diamètre de la terre « comme l’a prouvé Ptolémée ». L’Almageste estime cette distance à 1210 fois le rayon de la circonférence de la terre.


Ch. XVII. — Une difficulté se présente au commencement même de ce chapitre. Selon Brunetto Latino[10] et le manuscrit de Turin, la distance de

  1. V. p. 53 s.
  2. Ptolémée, Almageste (ed. Halma, Paris. 1813) V. 16.
  3. Brunetto Latini, o. c. I. III, 116.
  4. V. p. 46.
  5. Brunetto Latini, o. e. I, III, 116.
  6. Cf. manuscrit Sloan, fo 128 a :

    Et de terre si loing ensus
    ·xxiiii· tans et demi.

    Si nous lisons ·xxxiiii· tans et demi, le vers aura le nombre de syllabes voulu, et la leçon du manuscrit de Turin se trouvera doublement justifiée.

  7. Ptolémée, o. c. V, 16.
  8. Neckam, De Naturis Rerum I, 8.
  9. Brunetto Latini, o. c. I, III, 116.
  10. Brunetto Latini, o. c. I, III, 111.