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si chaud que la terre au fond de la mer transpire ; le soleil attire cette transpiration qui est très salée et qui se mêle peu à peu avec l’eau douce. De ce mélange provient l’eau de mer.

Cette explication se retrouve dans plusieurs auteurs[1], et presque mot pour mot dans le livre de Sydrach, de même que la matière du chapitre suivant, sur l’air et sa nature.


Ch. XIV. Fo 84 C. — La vie de l’homme dépend de l’air humide qu’il respire. Notre auteur prouve la densité de ce fluide au moyen d’une verge qui plie si on l’agite rapidement.

Cet exemple ne paraît se trouver dans aucun écrivain antérieur à Gossouin.

Les esprits malins qui prennent leur forme de l’air humide sont décrits par saint Augustin[2] : Dæmones æria sunt animalia, quoniam corporum æriorum natura vigent.


Ch. XV. Fo 88 D. — Le De Laudibus de Neckam a suggéré à Gossouin beaucoup de passages de sa seconde partie. C’est là seulement[3] que nous trouvons la description originale de la cause du tonnerre[4] : Lorsqu’on plonge un fer rouge dans l’eau froide, il s’ensuit une explosion ; de même, un éclat de tonnerre se produit lorsque la foudre traverse un nuage épais.

La fin du chapitre quinze correspond au passage suivant d’Adelard :

(o. c. quaest. 68 : Quare nec simul nec semper cum videmus ignem talem audimus fragorem)... ut si quis ab altissima montis specula in una valle percussorem notet prius auctum rei visum quam auditum arguet.


Ch. XVII (b). — C’est aussi dans Neckam que Gossouin a puisé sa description du dragon : une vapeur sèche qui prend feu, tombe sur la terre et disparaît. Dans le De Laudibus[5] on lit : Impetus in longum nubem producit, et illam Serpentis formam visus habere putant.


Ch. XVIII. Fo 91 D. — La distance de la terre à la lune, selon A et d’autres manuscrits, est de quinze fois la circonférence de la terre.

  1. V. fo 83 d s. n.
  2. Saint Augustin, De Genesi ad litteram (Migne, Patrologia, t. 34) lib. III. ch. X, 14.
  3. Neckam, De Laudibus Divinæ Sapientiæ (ed. T. Wright, Londres, 1863, p. 357 s.) III 97-118.
  4. Adélard de Bath attribue les éclairs et le tonnerre à la collision des nuages : il ne saurait donc être cité comme source (o. c. quæst. 64, 65).
  5. Neckam, De Laudibus I. 319 s.