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Ch. XIII. — La forme ronde est la plus favorable au mouvement. Or tout est mouvement en ce monde. C’est pourquoi Dieu a fait la terre ronde.


Ch. XIV. — Le dernier chapitre de la première partie est basé presque entièrement sur Neckam.

Le ciel est si loin de nous qu’une pierre mettrait cent ans à tomber de là jusqu’à la terre.

Neckam dit : « Tanta est firmamenti quantitas, ut ipsi totalis terra collata quasi punctum esse videatur[1] » Gossouin exprime la même idée en disant que, vue du ciel, la terre serait comme la plus petite des étoiles.

Le ciel tourne de l’est à l’ouest ; le soleil et les autres planètes tournent dans la direction opposée. On peut comparer ce mouvement à celui d’une mouche sur une roue, lorsque la mouche va dans un sens et la roue en sens contraire.

Nous lisons dans Neckam : « Simile autem inducere videntur in rnusca quæ a rota defertur, motu tamen suo contra rotæ impetum agitatur[2]. »

En résumé, une étude des sources indiquées dans les notes sur le texte montrera que, pour la première partie, Gossouin s’est surtout servi de Neckam, quelquefois d’Honorius. Mais, presque toujours, lorsque ce dernier peut être mentionné comme source, nous trouvons des passages semblables dans Neckam.

Sauf les passages, en somme bien peu nombreux, que nous avons mentionnés, la première partie est l’ouvrage de Gossouin lui-même.


Deuxième Partie. — On ne saurait en dire autant de la seconde : le sujet, d’ailleurs, ne s’y prêtait pas. Notre auteur a emprunté sa géographie à des ouvrages reconnus probablement comme faisant autorité.

C’est donc la science de l’époque, et non Gossouin lui-même, qu’il faut blâmer pour les descriptions d’hommes et d’animaux fabuleux qui, pour nous, ne forment pas les chapitres les moins intéressants de l’Image du Monde.


Ch. I. — La terre est divisée en quatre parties : l’orient, l’occident, le midi, le septentrion. La « ligne du midi » divise l’orient et l’occident. Au bout de cette ligne se trouve la ville d’Aaron qui est toute ronde et qui est au milieu du monde.

C’est là qu’en général nous voyons Jérusalem sur les cartes du moyen âge.

  1. Neckam, o. c. I, 5.
  2. Neckam, o. c. I, 9.