Philosophia Mundi.
Jacques de Vitry.
Saint Augustin.
Aristote.
Bède.
Clément d’Alexandrie.
Saint Grégoire le Grand.
Suidas ou Hilduin.
Platon.
Pseudo-Callisthène.
Ptolémée.
Il est à propos maintenant de donner un court résumé de certains chapitres, accompagné de notes explicatives.
Dans le premier chapitre de la Cosmogonie, Gossouin décrit la puissance de Dieu.
Livre I. Ch. I. — Tout vient de Lui, tout y retourne. Il ne peut y avoir aucun mal en Lui, sinon Il serait mortel comme nous. Le bien monte vers Lui, le mal descend comme la lie dans le vin. Il est immuable et immobile ; pourtant tout mouvement provient de Lui. Le temps n’existe pas pour Lui, ni pour les élus. Avant même d’avoir créé le monde, Dieu savait tout ce qui allait s’y passer.
La théorie du Dieu immobile est surtout frappante ici. Le Demiourgos de Platon est une Divinité paresseuse qui crée et puis se repose, laissant à la nature le soin de se reproduire et de croître. Le Dieu d’ Aristote est bien supérieur : Il est immobile ; mais, comme dit Gossouin, tout mouvement dépend de Lui.
Cette même idée revient sous différentes formes dans plusieurs chapitres. Notre auteur est évidemment à la hauteur des idées théologiques de son temps. Il est influencé par les théories aristotéliciennes, déjà connues au commencement du XIIIe siècle, et qu’Albert le Grand et Thomas d’Aquin aidèrent beaucoup à répandre. La mention de l’abbaye de Saint-Arnoul de Metz dans la seconde rédaction en vers nous permet de supposer que Gossouin a eu au moins l’occasion d’entrer en rapports intellectuels avec les religieux de ce monastère. Cela expliquerait d’autant mieux ses opinions,