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connus au moyen âge. Il mentionne lui-même Boèce et ses traductions du grec « que nous avons enquore en usage[1]. »

Toutefois, comme nous venons de le dire, les passages d’auteurs grecs qui se trouvent dans l’Image ne sont pas des citations ; l’auteur se contente d’emprunter des idées qu’il exprime à sa manière. Dans ces conditions le texte original a autant et même plus de valeur qu’une traduction latine soit de Boèce, soit de tout autre. C’est pourquoi nous donnons les passages parallèles en grec lorsqu’il s’agit d’un original grec.

Nous citons souvent Solin en même temps que Neckam ou Jacques de Vitry à propos d’un même passage. Lui aussi ne semble pas avoir été employé directement par Gossouin. Mais nous y voyons la source première des descriptions d’animaux et autres contenues dans les deux autres auteurs.

Neckam mentionne même Solin à plusieurs reprises. Le rapprochement ne peut donc manquer d’être intéressant. De plus, il permet d’élucider plusieurs points dont l’obscurité est due non pas à Gossouin, mais à sa source directe latine, c’est-à-dire, soit à Neckam soit à Jacques de Vitry.

Nous avons fréquemment fait des rapprochements entre le livre de Sydrach et l’Image ; et de fait des passages entiers se retrouvent presque mot à mot dans les deux ouvrages.

L’étude de Langlois jette de graves doutes sur la date du Sydrach[2]. Il

  1. V. fo 117 a et b. Le savant ouvrage de Sandys (History of classical scholarship. Cambridge 1906-08, 8°), contient des informations très détaillées sur les connaissances du grec au moyen âge. Il mentionne les traductions de Boèce (o. c. p. 253 s.) et cite un poème de cet auteur qui est entièrement inspiré par le Timée et le Gorgias de Platon (o. c. p. 256). Boèce cite aussi Homère.

    Les auteurs grecs que nous donnons parmi les sources sont les suivants :

    Aristote. — Physique : Boèce en donne de nombreuses citations dans ses ouvrages (Sandys, o. c. p. 256). Nous en avons vu nous-même une traduction latine dans un manuscrit du XIIIe siècle au British Museum.

    Métaphysique : Il s’en trouve une traduction latine au British Museum dans un manuscrit du XIIIe siècle.

    De Cœlo : « Aristotelis de Cœlo et Mundo libri 3 » (manuscrit latin du XIIIe siècle au British Museum).

    Platon. — Gorgias : Traductions dans Boèce (Sandys, o. c. p. 256).

    Timée : Traductions dans Boèce. Aussi nous avons vu au British Museum un manuscrit latin du Xe siècle : Chalcidii interpretatio latina Timœi Platonis.

    Pseudo-Callisthène. — On possède des traductions latines nombreuses de cet auteur dès le VIIe siècle (cf. Budge. Alexander the Great. Cambridge 1889. p. liv.). C’est dans l’ouvrage du Pseudo-Callisthène que se trouve la Lettre d’Alexandre à Aristote dont il y a plusieurs manuscrits latins au British Museum datant dès le XIIe siècle.

    Ptolémée. — Almageste : Cet ouvrage a été traduit de l’arabe en latin par ordre de Frédéric II en 1230 (v. Halma. Almageste. Paris, 1813, p. 39).

    Suidas. — Vita Dionysii, traduction latine par Robert de Lincoln (v. Fabricius. Bibliotheca Græca t. VI p. 402).

  2. V. Langlois, o. c. p. 195 s.