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B. — B, comme nous l’avons déjà fait remarquer, offre en général des formes linguistiques un peu plus anciennes que les autres manuscrits, et première vue nous aurions dû le choisir.

Malheureusement cette copie a été mutilée et il y manque des pages entières correspondant à environ huit pages du manuscrit A[1]. Pour la même raison, plusieurs des figures les plus importantes ont disparu[2].

Des lacunes pareilles n’auraient pas permis de présenter un texte vraiment suivi et uniforme.

B n’est d’ailleurs nullement supérieur à A sous d’autres rapports : les erreurs de copiste sont nombreuses ; elles ont été notées à mesure.

Mais certainement la raison principale pour écarter B a été le grand nombre de pages qui manquent.

D’autre part, toutes les variantes, orthographiques et autres, de ce manuscrit sont données dans les notes, et rendent la reconstitution parfaite de cette copie à la fois possible et facile.

C. — Le manuscrit C est complet ; mais il est beaucoup plus récent que A et la langue en est rajeunie. Il n’y aurait eu aucune raison pour le préférer, car le texte n’est pas supérieur à celui des autres manuscrits.

R. — R étant simplement une copie de A datant du XVe siècle, nous l’avons donc écarté d’emblée.

N. — Disons-le de prime abord : les droits du manuscrit N à servir de base à notre texte étaient égaux à ceux de A : égaux, mais non supérieurs.

Le texte est complet ; il ne manque pas une seule page. Mais, de même que dans A, il y a des fautes de copiste, des mots omis, des lacunes[3].

La langue n’a rien de particulier : ce sont les formes ordinaires du français littéraire à la fin du XIIIe et au commencement du XIVe siècles. Il en est de même dans A ; toutefois, dans ce dernier manuscrit, il y a de nombreuses formes anglo-normandes dues au copiste[4].

Bref le texte des deux copies, A et N est de valeur égale. Nous avons donc dû baser notre choix sur des raisons d’un autre ordre.

  1. Les lacunes de B correspondent aux fos suivants dans
    A : 29 a à 30 a.
    40 c à 41 c.
    42 d à 43 c.
    45 d à 47 c.
    80 c à 81 c.
    93 d à 94 d.
    98 c à 99 c.

    Nous avons toujours noté dans le texte les mots mêmes où commence et où se termine la lacune.

  2. Cf. p. 23.
  3. V., par exemple, fos 30 b, 48 d, 49 a, etc., où les lacunes du manuscrit N sont notées.
  4. V., sur le dialecte du scribe de A, p. 25 s.