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fin[* 1]. Si ai pour ce ceste chose briément dite, que l’en sache certainnement[1] qu’il n’est riens qui soit que [F° 132 d] l’en puisse prendre[2] au pooir Dieu de nulle riens[3] qui soit. Tant est[4] li glorieus souverains plains de granz biens et de puissance, que l’en[5] n’i porroit comparer nulles riens[6]. Car c’est cil qui tout establi et qui tout fist.

Mais puis que dit[7] vous[8] avons de[9] la grandeur du firmament, ou les estoiles sont mises[10], qui adès est en mouvement, si entendez qu’il a un ciel amont ou eles ne se muevent point, ainz sont en ·i· point touz jourz. Si comme [F° 133 a] se uns hons qui se remuast d’aucun lieu et s’en alast en[11] ·i· autre, li premiers lieus ne se movroit[12]. Mais cil qui s’en iroit adès tout[13] environ, ausi comme par un cercle ou il revenist jusques en son[14][* 2], souvent iroit de lieu en lieu tant que au premier lieu vendroit la ou il estoit premierement. Mais li lieus ne se mouvroit, ainz se tendroit adès en ·i· point.

Ore entendez autresi de cel ciel que nus lieus n’i est remuez d’estoiles ne de[15] firmament ; ainz se [F° 133 b] tiennent si fermement trestouz. Cel ciel convient bien entendre a ceuls qui sont astronomien. Ce est[16] cil qui nous rent la couleur bloue[17] qui s’estent amont en[18] l’air, que nous vëons quant li[19] airs est purs tout environ. Et est de si grant atemprance qu’il ne puet violance[20] avoir. Cil ciels enclot le firmament. Or vous dirons tot apertement que ce est que l’en puet entendre desus. Par oÿr n’i puet[21] l’en riens prendre ne prou-[F° 133 c]ver se c’est[22] veritez ou non, ne par nulle[23] art de demoustroison[24], si comme l’en puet vëoir as ieulz. Car sens d’oume[25] n’i a pooir. Mais[26] toutes voies en dirons nous ce que nous en trouvons[27] en aucun lieu en[28] escripture, que aucun philosophe i penserent qui i trouverent aucune raison.

  1. * R : ... fin. Comme il soit ainsi que les saulves désirent le jour du jugement pour estre gloriffiez en corps et en ame, les dampnez le redoubtent pensans que après cellui jour ilz seront perpetuellement tourmentés en corpz et en ame, ce que jusques a cellui trés espoentable jour ilz ne sont en corps mais en ame. Si ay...
  2. * Sloan f° 130 B :

    Mais cil qui adiès s’en iroit,
    si com par ·i· cercle environ,
    ou il revenist jusqu’a son,
    sovent iroit de leu en leu

    Harley : qu’il revenist jusqu’en som.

  1. — B : certainement.
  2. — B : puisse entendre qu’il se puisse prendre.
  3. — B : de riens nulle.
  4. — A : « est » manque.
  5. — A : « l’en » manque.
  6. — B : riens nulles.
  7. — B : dist.
  8. — B : « vous » manque.
  9. — B : « de » manque.
  10. — li : « mises » manque.
  11. — B : et se remuast en.
  12. — B : mouvroit.
  13. — B : « tout » manque.
  14. — A, B : son (= lat. summum).
  15. — A : « de » manque.
  16. — B : C’est.
  17. — B : bloie.
  18. — B : estent a moult en.
  19. — A : il.
  20. — B : violence.
  21. — B : oÿr ne puet.
  22. — B : prouver ce c’est.
  23. — B : nul.
  24. — li : demoistroison.
  25. — B : d’omme.
  26. — li : Mès.
  27. — B : « ce que nous en trouvons » manque.
  28. — B : livre en.