En Ynde croist li aymanz, une pierre[1] qui est plainne[2] de moult granz[3] vertuz. Car ele atrait[4] le[5] fer a li, et le ravist si durement que l’en ne l’en peut[6] oster par la vertu qui est en lui[7][b]. Li dyamanz i croit[8] tout entier qui ne peut[9] estre despeciez ne usez en nulle maniere, se n’est par sanc de bouc tout chaut[c].
Si en y a [F° 59 d] d’autres qui sont de moult grant renon et de moult grant vertu que l’en apele esmeraudes. Eles confortent[10] la veüe a celui qui les regarde[11][d].
Si y a une autre piere que l’en dit[12] escharboucle qui reluist par nuit ausi comme ·i· charbon ardant[e].
Si y a saphyrs qui ostent l’enfleure[13] des ieulz et sa rougeur[14][f].
Si y a toupaces qui ont couleur[15] d’or, et rubiz qui mieux[16] valent assez que ne font les toupaces[17][g]. Si[18] y a assez d’autres pierres qui ont [F° 60 a] en eles moult de bontez[19]. Mais qui savoir veult[20] leur bontez et leur vertuz [21], si lise dedenz le lapidaire. Si i trouvera leur nons et leur vertuz. Car ci n’en dirons[22] nous ore plus ; si vous dirons[23] après des contrées d’Ynde.
- ↑ [F° 59 c — 60 a = Vers 2566-2587.]
- ↑ « En Ynde... qui est en lui. » Solin 51 ; Isidore, Etym. XVI. 4. 1 ; Jacques de Vitry 91 ; Neckam II. 94, 98.
- ↑ « Li dyamanz... tout chaut. » Solin 52 ; Jacques de Vitry 91 ; Neckam II. 92.
- ↑ « Si en y a... qui les regarde. » Solin 15 ; Isidore, Etym. XVI. 7. 1 ; Jacques de Vitry 91 ; Neckam II. 91, 90 (De Beryllo) ; De Laud. VI. 153.
- ↑ « Si y a une autre... ardant. » Jacques de Vitry 91 ; Neckam, De Laud. VI. 241.
- ↑ « Si y a saphyrs... rougeur. » Jacques de Vitry 91 ; Neckam, De Laud. VI. 135.
- ↑ « Si y a toupaces... les toupaces. » Jacques de Vitry 91 ; Neckam, De Laud. VI. 193. 241.
- ↑ — B : « une pierre » manque.
- ↑ — B : plaine.
- ↑ — B : grant.
- ↑ — B : atraist.
- ↑ — A : ler.
- ↑ — B : ne le puet.
- ↑ — B : li.
- ↑ — B : croist.
- ↑ — B : puet.
- ↑ — A : ele confortent ; N : ele conforte ; B : et conforte ; G : ellez confortent.
- ↑ — N : qui la resgarde ; B : qui la regarde.
- ↑ — B : pierre que l’en apele.
- ↑ — B : ostent la rougeur et l’enfleure.
- ↑ — B : « et sa rougeur » manque.
- ↑ — B : coulor.
- ↑ — B : mieulz.
- ↑ — B : coupaces.
- ↑ — R : toupaces. Elle resiouist la veue et si la reconforte moult, et par especial a ceulx qui les portent. Si y a... [F° 61 a.]
- ↑ — B : boutez.
- ↑ — A : veue.
- ↑ — A : ver.
- ↑ — B : diron.
- ↑ — B : diron.
En Ynde a maintes granz contrées qui sont pueploiées[2] de genz et de grant plenté de bestes. Une en y a que l’en apele Perse. Et tient ·xxxiii·[3]
- ↑ [F° 60 a — 64 d = Vers 2588-2821.]