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SEPTIÈME SIÈCLE

cle, victorieusement défendu leurs conquêtes en Italie contre toutes les tentatives de l’Empire d’Orient. Quant à l’exarque, investi du gouvernement des provinces impériales, son autorité n’était plus désormais que fort restreinte sur la côte occidentale de l’Italie, relégué qu’il était à Ravenne et séparé de Rome par la domination lombarde. Aussi, la Ville Éternelle se trouvait en quelque sorte abandonnée par les Empereurs. Elle avait pourtant échappé au joug des Barbares, grâce à ses pontifes. Quand Agilulfe fit irruption dans le duché de Rome, le pape Grégoire-le-Grand arma les clercs, paya la solde des troupes et prit part en personne aux travaux de la défense, puis il traita avec les Lombards, au nom de la ville, malgré les réclamations de l’exarque.

Il faut citer parmi les principaux successeurs de Grégoire-le-Grand, Boniface IV, qui dédia le Panthéon à la Vierge et à tous les martyrs ; Honorius, que trois conciles généraux condamnèrent, après sa mort (638), pour avoir toléré l’hérésie des monothélites.

Au pape Honorius succédèrent Théodore, qui s’opposa au Type, ordonnance de l’Empereur Constant, défendant de s’occuper à l’avenir de controverses théologiques ; Martin Ier, dont le premier soin fut de convoquer un concile pour anathématiser le Monothélisme et le Type. L’empereur Constant, irrité, ordonna à l’exarque de Ravenne d’enlever de Rome le pape Martin et l’abbé Maxime. L’un et l’autre furent transportés à Constantinople. On traîna le premier dans les rues, nu, un carcan de fer au cou ; le second eut la langue et la main coupées. Tous deux furent exilés. Dans l’intervalle, Constant ordonna de donner un successeur à Martin, du vivant de celui-ci. Eugène fut élu, et Martin mourut en exil (655). Vitalien succéda à Eugène (658).

Il y eut en ce temps-là un mouvement extraordinaire parmi les peuples chrétiens d’Orient et d’Occident. Les villes et les campagnes peuplaient les monastères qui se multipliaient de toutes parts. Les enfants que leurs parents y conduisaient devenaient moines, dès qu’ils atteignaient l’âge de raison. Constant, qui voulut restreindre cette