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HISTOIRE DU MOYEN-ÂGE

Est-Anglie et Mercie, composèrent l’Heptarchie et se donnèrent pour centre fédéral une Diète appelée Wittenagemot ou Assemblée des Sages. Il ne resta en dehors de l’Heptarchie que les neuf dixièmes de l’Écosse et de l’Irlande, le pays de Galles et celui de Kornouailles où se réfugia la vieille race des Bretons déjà convertie à la religion chrétienne. Partout ailleurs la domination des pirates germains s’établit sur des monceaux de cadavres ; car ni les Huns, ni les Vandales n’approchèrent de la férocité de ces conquérants anglo-saxons qui érigeaient en système la destruction et le massacre. Parmi les vaincus, les Logriens méridionaux s’exilèrent les premiers pour échapper à l’asservissement. Ils cherchèrent un asile au delà de la mer, sur le rivage armoricain, où ils conservèrent le nom de Bretons qu’ils avaient perdu dans leur patrie. La première colonie fut renforcée à diverses reprises par de nouveaux émigrants. Ces fugitifs devenus nombreux ne tardèrent pas à inquiéter leurs voisins de Gaule. Khlodowigh dut recourir aux armes pour leur imposer sa souveraineté. Il fallut même instituer des gouverneurs franks ou frisons dans les villes de Nantes, de Vannes et de Rennes. Cette indomptable population ne put souffrir longtemps cette dépendance. Avec le secours de nouveaux réfugiés, Rioval (le roi Hoël) chassa de ses terres les Frisons auxiliaires des Franks, et devint l’allié de Khlother, sans subir toutefois la domination mérovingienne.

Au commencement du siècle, en Orient, la guerre s’était rallumée entre la Perse et l’Empire. Le Sassanide Khobad, vainqueur des Huns Nephtalites, s’était mis à ravager l’Arménie et la Mésopotamie, en 502. Le vieil empereur Anastase, n’obtenant dans cette lutte que des échecs consécutifs, acheta la paix à prix d’argent (505). Justin Ier, préfet du Prétoire, lui succéda en 518. Ce thrace, qui ne savait ni lire ni écrire, se fit vendre le trône vacant par les gardes impériales. Zélé catholique, il se déclara pour le concile de Chalcédoine, demanda un formulaire au pape Hormisdas et réunit ainsi momentanément les églises d’Orient et d’Occident.