n’essaya pas d’enlever aux Anglais la ville de Calais, parce qu’elle appartenait au duc de Bourgogne qu’il jugeait déjà suffisamment puissant.
Les derniers jours du monarque français furent troublés par les intrigues et les révoltes de son fils, et l’on dit que, pour éviter de périr par le poison, il se laissa mourir de faim à Mehun-sur-Yèvre en juillet 1461. Sous ce règne, la royauté fit un nouvel effort pour centraliser entre ses mains tout le gouvernement du pays, et s’abstint systématiquement de convoquer les États généraux dont elle redoutait l’influence. La cour des Aides, instituée pour juger l’appel des plaignants dans la répartition des impôts, reçut une organisation régulière. Le Parlement, qui n’était qu’une cour de justice à l’origine, commença à délibérer sur les ordonnances que les ministres du roi portaient à son enregistrement. Quand il trouva les lois contradictoires ou préjudiciables, il soumit d’abord au souverain ses observations critiques, d’où naquit l’usage des remontrances, et finit par s’arroger le droit de refuser l’enregistrement. Pour imposer sa volonté, le monarque usait alors des lettres de jussion et des lits de justice qui rendirent à peu près illusoire l’opposition permise aux parlements. L’université avait acquis une influence si considérable qu’elle put intervenir politiquement dans les troubles civils dont Paris fut le théâtre. Elle élargit le cadre de ses études et autorisa Tifernas en 1455 à faire le premier cours de langue grecque. Les lettres françaises reçurent quelque illustration et prirent un caractère plus national. Antoine Lasale publia le roman du Petit Jehan de Saintré, Monstrelet une Chronique, Rasse de Brinchamel l’histoire de Floridan et de la belle Ellinde, plusieurs seigneurs écrivirent les Cent Nouvelles nouvelles, Juvénal des Ursins la Vie de Charles VI, Alain Chartier une Histoire de Charles VII. La poésie fut représentée par le duc Charles d’Orléans, fils de Valentine de Milan, par Michault, auteur du Doctrinal de la Cour et de la Danse des Aveugles, enfin par François Villon qui rima en 1461 son Grand Testament, le dernier de ses ouvrages. Le