de surveillance et gouverna seul, sans plus de sagesse que par le passé. Au bout de quelques années, informé que son oncle conspirait avec plusieurs barons puissants, il fit arrêter tous les seigneurs suspects. Le comte d’Arundel fut décapité, le comte de Warwick exilé, l’archevêque de Cantorbery banni à perpétuité et le duc de Glocester, emprisonné au château de Calais, fut étouffé entre deux matelas (1397). Richard se débarrassa de son dernier souci en exilant le duc Henry de Lancastre, son cousin germain, qu’il frustra en outre de l’héritage de son père, et partit pour diriger une expédition contre l’Irlande.
Henry de Lancastre profita de cette absence pour revenir en Angleterre sur trois embarcations que lui procura le duc de Bretagne. Il débarqua à Ravenspurn, et, suivi par les comtes de Northumberland et de Westmoreland, grossissant partout son cortége d’une foule de partisans, il entra dans Londres avec une armée de cinquante mille hommes. Le duc d’York lui-même, régent du royaume, épousa la cause de son neveu, et, quand Richard revint pour punir les rebelles, il fut abandonné de tout le monde et conduit devant le Parlement pour entendre prononcer sa déchéance. Dans l’espoir de sauver ses jours, il consentit à se déclarer indigne de porter la couronne que le Parlement adjugea au duc de Lancastre, proclamé sous le nom de Henry IV (1399). Cette usurpation votée par l’Assemblée de la nation au mépris des droits de primogéniture de Roger de March, petit-fils de Lionel, duc de Clarence, second fils d’Édouard III, devait provoquer un demi-siècle plus tard la guerre des deux Roses.
L’usurpateur chercha à affermir sa dynastie en s’appuyant sur le Parlement et en augmentant les prérogatives des Communes. Dès son avénement, il eut pourtant à combattre une révolte fomentée par plusieurs barons qui voulaient rétablir le roi déposé. Ils furent promptement punis, et Richard, à la suite de cette tentative, périt assassiné dans le château de Pontefract, où il était emprisonné (1400).