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HISTOIRE DU MOYEN-ÂGE

goire VII et d’un Innocent III, était ainsi caractérisée par le poëte Pétrarque dans ses lettres sine titulo : « On trouve ici tout ce qu’on peut imaginer de confusion, de ténèbres et d’horreur ; c’est ici la demeure des Larves et des Lémures. » Il est juste pourtant de reconnaître que l’enseignement des universités, la jurisprudence canonique et civile, l’étude de la géographie et des langues favorisée par les missions asiatiques, doivent beaucoup à ces papes gascons et limousins, qui se succèdent dans leur ville pontificale d’Avignon. La longue confiscation de la papauté au profit d’une nation, ne fut point perdue pour l’avancement des connaissances humaines.

Comme Dante, mort en 1321, Pétrarque était convaincu que l’Empire romain pouvait renaître et donner la paix à l’Italie. Un jour il put croire que ce rêve était réalisé, car le monde apprenait qu’à la voix de Rienzi l’antique république venait de revivre. Ce Romain, en effet, nommé Gabrini, ou Cola di Rienzi, fils d’un cabaretier, voulut sauver son pays de l’oppression que la noblesse faisait peser sur le peuple. Député à Avignon par ses concitoyens, il alla supplier le pape Clément VI de revenir dans la Ville Éternelle pour mettre un terme à la tyrannie des seigneurs. Sur le refus du Pontife, il rentra à Rome, convoqua le peuple au Capitole, le 20 mai 1347, l’entraîna par sa parole ardente, chassa les nobles de la ville et se fit proclamer tribun du peuple pour l’établissement du buono stato. Il apporta dans ses actes tant de sagesse, de prévoyance, de justice, que le Pape le félicita de cette révolution, qu’acclamèrent avec enthousiasme les républiques de Toscane et de Romagne et les principautés de Lombardie. Pétrarque écrivit au tribun des lettres pleines d’admiration et salua dans ses vers l’affranchissement du monde. Bientôt cependant Rienzi mécontenta par son orgueil ses propres partisans et s’aliéna ceux du Saint-Siége, en les privant de toute participation aux affaires. Au bout de sept mois les nobles réussirent à opérer une contre-révolution et à expulser le libérateur plébéien, qui chercha