la tour du Temple où il termina ses jours. Tandis que l’amiral castillan, Boccanegra, battait la flotte d’Édouard III devant la Rochelle, Du Guesclin poursuivait les bandes du routier Robert Knoll jusqu’en Bretagne, où le duc Jean de Montfort n’avait cessé de favoriser la cause de l’Angleterre. À l’arrivée du connétable et de son ami Olivier de Clisson, leurs compatriotes au service de Charles V, les Bretons embrassèrent la cause de leur suzerain, expulsèrent leur duc et ne laissèrent que Brest aux mains des Anglais.
Les résultats désastreux de ces expéditions déterminèrent Édouard III à demander une trêve qui se prolongea trois ans. Le 21 juin 1377, le vieux roi d’Angleterre expira au château de Sheney, laissant la couronne à son petit-fils, Richard II, dont la tutelle fut confiée à ses trois oncles, les ducs de Lancaster, d’York et de Glocester.
Sous le règne d’Édouard III, par un statut promulgué en 1362, la langue française, employée jusqu’alors dans les affaires officielles, fut remplacée par la langue anglaise formée du mélange de l’ancien idiome anglo-saxon et du franco-normand. Les premiers monuments de la nouvelle langue avaient déjà paru : la chronique du moine Robert de Glocester, les poèmes de Lawrence Minot, de Guillaume Langland, de Gower et enfin de Chaucer, l’ami du duc de Lancaster, oncle de Richard, et qui est regardé comme le père de la littérature anglaise. L’éloquence eut l’occasion de naître dans le Parlement, qui fut définitivement séparé en deux Chambres : la Chambre Haute ou des Lords, la Chambre Basse ou des Communes, dont le premier speaker (orateur), Pierre de la More, fut nommé en 1377.
La minorité du nouveau roi permit à Charles V de rompre la trêve et de profiter de son alliance avec les Écossais et les Castillans pour conquérir la Guyenne. Les Anglais n’essuyèrent que des revers et ne conservèrent de leurs conquêtes que Calais, Brest, Cherbourg, Bayonne et Bordeaux, à la fin de la première période de la guerre de cent ans, qui resta comme suspendue jus-