tevelt, et s’allièrent avec le roi d’Angleterre dont l’amitié était nécessaire à leur prospérité et leur permettait de résister aux usurpations de leur comte.
Édouard aborda sur les côtes de Flandre, en prenant la qualité de roi de France, que les Flamands s’empressèrent de lui reconnaître pour ne pas manquer à leurs devoirs féodaux (1337). Au printemps suivant, il débarqua à Anvers, dans l’espoir de soulever les Pays-Bas, et ne put engager aucune action générale. Après des dévastations inutiles, il surprit la flotte française, composée surtout de vaisseaux génois, et la détruisit presque complétement à la bataille de l’Écluse (1340). La médiation du pape Benoît XIII amena une trêve d’un an suivie d’une reprise des hostilités en Bretagne.
Depuis la mort de Jean III (1341), deux compétiteurs se disputaient ce duché, Charles de Blois, mari de Jeanne de Penthièvre, nièce au premier degré du défunt, et Jean de Montfort, frère cadet du duc trépassé. Le parlement, désireux de plaire au roi, prononça en faveur de Charles de Blois ; mais Jean de Montfort résolut de soutenir son droit par les armes, et, pour gagner l’appui du monarque anglais, le reconnut comme roi de France. La noblesse de Bretagne se partagea inégalement entre les deux rivaux, et cette guerre, qui dura vingt-quatre ans, couvrit de gloire deux femmes héroïques : Jeanne de Blois et Jeanne de Montfort. Ce fut au milieu de cette lutte terrible qu’eut lieu le combat des Trente, entre trente Bretons commandés par Jean de Beaumanoir, et trente Anglais ayant à leur tête Bemborough. Dans ce duel chevaleresque la victoire resta aux Bretons. Les prouesses accomplies de part et d’autre n’empêchèrent ni les cruautés, ni les perfidies qui étaient dans les mœurs du temps. Quinze gentilshommes du parti de Montfort s’étaient rendus à Paris pendant un armistice, pour prendre part à un tournoi, Philippe IV ordonna de les arrêter, et, sous prétexte d’intelligences avec l’Angleterre, les fit décapiter (1344). Au nombre de ces chevaliers égorgés se trouvait l’un des plus puissants seigneurs de Bretagne, Olivier de Clisson, que sa veuve vengea