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HISTOIRE DU MOYEN-ÂGE

les barons et les députés des bourgs, appelés simplement les Communes, dont la présence, devenue régulière au Parlement depuis 1275, fit de cette Assemblée la représentation véritable de la nation. Les députés bourgeois dont le mandat ne consistait encore qu’à voter des taxes levées sur le peuple, accordèrent tout ce que voulait le roi, dont les troupes de Guyenne étaient alors battues de tous côtés. Au milieu de ces complications, le plus jeune des fils d’un gentilhomme d’Écosse, William Wallace, appela ses compatriotes à l’insurrection. Il vainquit les Anglais dans plusieurs combats, extermina tout un corps d’armée sur les bords du Forth, et s’avança jusqu’à Durham. Édouard accourut avec des forces considérables, et, malgré leur intrépidité, les bandes écossaises furent anéanties à la bataille de Falkirk (1298). Livré par un de ses compagnons, William Wallace fut écartelé, et l’Écosse subit cruellement le joug des vainqueurs.

Dans l’impossibilité de faire face à tous ses ennemis, le roi d’Angleterre demanda à son suzerain une suspension d’armes qui fut bientôt suivie de la paix, sous la médiation du pape, Boniface III, élevé au trône apostolique le 24 décembre 1294. Le traité, conclu à Montreuil, en juin 1299, laissa au roi de France les conquêtes faites par ses lieutenants en Aquitaine. Sa sœur, Marguerite, épousa Édouard, et sa fille, Isabelle, fut fiancée au fils de ce prince. Cette union, destinée à cimenter la paix, devait engendrer la guerre de cent ans. Les deux rois se sacrifièrent mutuellement leurs alliés. Les Écossais furent abandonnés à la discrétion d’Édouard, et Philippe jeta en prison le comte Guy de Dampierre. Puis il s’empara de toute la Flandre, à laquelle il donna pour gouverneur Jacques de Châtillon (1300).

L’administration centralisée impliquait de telles dépenses que Philippe-le-Bel ne recula devant aucun moyen pour faire de l’argent. Il ne se borna pas à multiplier les taxes déjà exorbitantes, à généraliser les plus odieuses exactions, il désespéra le commerce et l’industrie par la falsification des monnaies, car il eut l’impu-