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HISTOIRE DU MOYEN-ÂGE

des duchés de Saxe, de Souabe et de Franconie engendrèrent peu à peu l’établissement de plus de cent cinquante petites souverainetés et l’affranchissement de la plupart des États dépendants de l’Empire, la Bourgogne, la Pologne, le Danemark, la Bohême et la Hongrie. Dès cette époque commencèrent à s’élever les familles qui ont donné naissance à plusieurs dynasties de l’Allemagne moderne : la maison de Ballenstaed, divisée en deux branches, celle de Brandebourg et celle d’Anhalt ; la maison de Wittelsbach, qui acquit le Palatinat du Rhin ; la maison de Schauenbourg qui s’établit dans le Holstein ; celle de Oldenbourg, investie du pays des Stedinges ; la maison de Hohenzollern, à qui échut une partie de la Franconie avec le Burgraviat héréditaire de Nuremberg, et la maison de Zaehringen, partagée en deux branches, celle de Bade et celle de Hochberg, souche des ducs de Teck.

Les arrière-vassaux conquirent la même indépendance à l’égard de leurs seigneurs et formèrent la classe moyenne des petits chevaliers ou hommes libres, dont le nombre s’accrut avec une extrême rapidité. Ces représentants de la noblesse inférieure en arrivèrent vite à régner absolument sur leurs possessions et se créèrent des revenus considérables en extorquant des péages et des droits d’escorte, ou en pillant les commerçants et les convois de marchandises. Aucune autorité n’étant assez forte pour réprimer le brigandage organisé dans chaque donjon, les habitants durent songer à y pourvoir eux-mêmes. Les villes, enrichies par le travail et soutenues par les faubourgs, s’organisèrent militairement et contractèrent entre elles des alliances auxquelles pouvaient adhérer les princes, afin de défendre à main armée le transport des richesses commerciales contre la rapacité des seigneurs féodaux.

En 1247, les villes de Mayence, de Cologne, de Trèves, s’allièrent avec les cités rhénanes et fondèrent la Ligue du Rhin, approuvée par Guillaume en 1255, qui eut pour objet principal d’abolir les taxes arbitraires et de détruire les repaires des nobles bandits. En opposition