un patrice (1141). Le successeur d’Innocent, Lucius II, ayant voulu résister, fut précipité des escaliers du Capitole, et la révolution triompha.
Arnaldo abolit la préfecture, ne reconnut que le patriciat, et fit saisir les propriétés ecclésiastiques. Les actes publics reparurent avec la formule sacramentelle : Senatus populusque romanus. Le prestige des souvenirs était si puissant encore dans toute la Péninsule, sauf dans le royaume de Naples, qu’à l’exemple de Rome, la plus petite cité voulut avoir un gouvernement républicain.
Tels étaient les événements qui attiraient depuis longtemps l’attention de Frédéric Barberousse. Il mit promptement en ordre les affaires germaniques, termina le différend qui existait entre les fils du roi de Danemark, Kanut, Waldemar et Guénon, en décernant à ce dernier la couronne danoise à titre de fief relevant de l’Empire, et gagna Henry le Lion à ses intérêts, en reconnaissant la légitimité de ses droits sur la Bavière. En même temps, il renvoya les légats du saint-siége qui prétendaient intervenir dans l’élection des évêques ; puis, il leva une armée formidable pour se rendre de l’autre côté des Alpes où les villes lombardes s’étaient peu à peu affranchies de l’autorité impériale.
Elles se divisaient pourtant en deux partis rivaux, celui de Milan et celui de Pavie, le premier dévoué à la papauté, le second réclamant, par antagonisme la protection des Allemands. Frédéric s’empara d’Asti, brûla Chieri, rasa Tortone, se proclama à Pavie roi des Lombards et entra à Rome, où, le 18 juin 1155, le pape Adrien IV plaça la couronne impériale sur sa tête. Barberousse reconnaissant livra Arnaldo de Brescia au pontife. L’illustre défenseur des libertés publiques fut brûlé vif ; ses cendres furent jetées dans le Tibre, de peur que le peuple honorât ses reliques comme celles d’un martyr.
Revenu en Allemagne, Frédéric fit avec succès la guerre au roi de Pologne Boleslas, et érigea la Bohême en royaume (1157). La révolte de quelques villes le rap-