arrangement amiable, heureux d’avoir fait reconnaître la suzeraineté de la couronne par ces puissants seigneurs du Midi. Quelques années après, il mariait son fils, Louis-le-Jeune, à Éléonore ou Aliénor, fille unique et seule héritière de Guillaume X, comte de Poitiers et duc d’Aquitaine.
L’assassinat du comte de Flandres, Charles-le-Bon, dans l’église Saint-Donatien de Bruges, par la famille du prévôt Van der Strate, permit à Louis d’exercer son pouvoir dans le Nord. Il se rendit à Arras avec une armée, livra les meurtriers au supplice et força les Flamands à reconnaître pour seigneur son protégé Guillaume Cliton. Celui-ci, ayant osé attenter aux priviléges des villes, ne tarda pas à être renversé et remplacé par Thierry d’Alsace. Il voulut défendre ses prétentions par la force et périt des suites d’une blessure qu’il reçut au siége d’Arras (1128).
La mort du seul héritier de Robert Courte-Heuse remplit de joie le roi d’Angleterre, certain désormais que rien ne l’empêcherait de transmettre sa succession à sa fille Mathilde, veuve de l’empereur Henry V, qu’il avait remariée au comte Geoffroy d’Anjou, surnommé Plantagenet, à cause d’une branche de genêt qu’il portait à sa toque. De cette union était né un fils qu’on nomma Henri, et à qui son grand-père fit prêter serment de fidélité par toute la noblesse de ses États. La naissance de ce nouvel héritier consola Henri de la perte de ses deux fils qui avaient succombé quelque temps auparavant dans le naufrage de la Blanche-Nef. Au moment où il se disposait à repasser en Angleterre, où l’appelait une incursion de Gallois, il mourut d’une indigestion en 1135.
Sous ce règne, d’une durée de trente-cinq ans, le royaume jouit d’une tranquillité complète, quoique le peuple ait cruellement souffert de la violence, de la perfidie et de la férocité du prince. Il avait fait crever les yeux au poëte Luc de Barré qui l’avait criblé de traits satiriques : « Que l’exemple de cet insolent dit le souverain offensé, apprenne aux autres faiseurs de vers ce