que l’Asie appartînt toujours aux Turks, la Perse, la Syrie, le Kerman formèrent des sultanies distinctes. Devant cette nouvelle invasion, Constantinople chancelait malgré l’énergie intermittente de quelques souverains de la dynastie macédonienne, de Nicéphore Phocas, de Jean Zimiscès, de Basile II, dont les armes, souvent victorieuses, avaient fait reculer les Bulgares, les Russes et les Arabes.
La séparation de l’Église d’Orient et de la communion romaine, commencée par la querelle des iconoclastes, continue sous le patriarche Photius par la non-acceptation du Filioque, par l’emploi du pain levé au lieu du pain azyme, par l’usage du baptême par immersion, de la langue vulgaire dans les offices, avait été consommée par l’anathème qu’en 1054, sous le patriarchat de Michel Cérulaire et le pontificat de Léon IX, trois légats fulminèrent dans la basilique de Sainte-Sophie contre les sept mortelles hérésies des Grecs. Théodora, sœur de Zoé, gouvernait alors l’Empire Byzantin, entourée de sages ministres et de bons généraux. Mais les dangers incessants qu’engendraient les incursions Barbares n’avaient nullement attiédi la passion des disputes théologiques. En 1056, la maison macédonienne s’éteint avec Théodora et la dynastie des Commène monte sur le trône avec Isaac (1057). L’Empereur Romain Diogène combat contre les Seldjoukides non sans vigueur, mais il est vaincu à la longue et son successeur Alexis Commène (1081) se sentant incapable de tenir tête aux Turks, demande du secours à l’Occident. Les hordes asiatiques, qui venaient d’emporter Jérusalem, avaient remplacé par d’outrageuses vexations la tolérance hospitalière dont jouissaient les pèlerins sous les khalyfes de Bagdad et du Kaire. L’Empereur Alexis envoya des ambassadeurs au pape Urbain II, des lettres à son ami Robert, comte de Flandre, se plaignant avec amertume que les soldats du Christ permissent aux infidèles de détruire le christianisme en Asie, de transformer les temples en écuries et en étables, d’outrager les femmes et les filles chrétiennes et les plus saints prélats. S’adressant à la fois aux passions no-