Henri de Bourgogne, s’emparait de Porto-Calé, à l’embouchure du Douro, et obtenait d’Alphonse VI l’érection de sa conquête en comté de Portugal,
Les Almorravides se rendirent ainsi maîtres de l’orient et de l’occident de l’Espagne (1094). Ils soumirent également les îles Baléares et, à la mort du Cid, réoccupèrent Valence (1100).
« Là finit, dit M. Louis Viardot, avec leur domination, l’histoire des Arabes ou Asiatiques, et commence l’histoire des Maures ou Africains. C’est une erreur bien commune que celle qui confond en un seul les divers peuples de même religion. Les Maures, en Espagne, ne furent pas plus Arabes que les Turks ne le furent en Syrie ; pas plus que les Goths, les Franks, les Bourguignons et les Lombards qui embrassèrent la religion des Romains ne furent les Romains eux-mêmes. Au contraire, comme l’empire de Constantin fut détruit par les Barbares devenus chrétiens, l’empire temporel de Mohhammed fut détruit par les Maures et les Turks devenus musulmans. »
Depuis longtemps déjà l’Asie mahométane n’était plus au pouvoir des Arabes. À la mort du Gaznévide Mahmoud, les Turkomans, établis à l’orient de la Perse, s’étaient révoltés, sous la conduite de l’esclave Seldjouk qui éleva, au sein du khalyfat oriental, la dynastie des Seldjoukides. La dépossession de la race arabe fut consommée par Togrul-Beg, petit-fils de Seldjouk, sous la protection duquel se plaça lui-même le khalyfe Haïem de Bagdad, en lui remettant les emblèmes du pouvoir suprême sur tous les royaumes de l’Islam (1058). Sous les successeurs de Togrul-Beg, les Turks reconstituèrent un vaste empire. Alp-Arslam conquit l’Arménie et fit prisonnier l’Empereur de Byzance, Romain Diogène (1063-1071) ; Malek-Shâh s’empara de la Syrie, de la Palestine, de Jérusalem, et pénétra jusqu’en Égypte ; un autre Seldjoukide enlevait aux Grecs l’Asie Mineure et, du Taurus au Bosphore, fondait un royaume qui, sous Kilidje-Arslam, devint la sultanie de Roum (1075-1093). Cet empire se démembra, après Malek-Shâh, et, bien