une première fois les Alpes pour se faire sacrer par le pape, et fit de nouveau consacrer par l’usage le droit récent des souverains élus de Germanie à la couronne de fer, à la couronne impériale et au titre de Roi des Romains. Après la pacification des pays Slaves, il revint en Italie pour terminer la lutte engagée par les seigneurs et les évêques contre les vassaux inférieurs ou vavasseurs et les hommes libres. La résistance opiniâtre de l’aristocratie épiscopale détermina l’Empereur à rendre dans une assemblée tenue à Pavie son fameux édit de 1037 qui déclara les fiefs des vavasseurs irrévocables, immédiats et héréditaires. La féodalité italienne se trouva constituée en dehors de la forme hiérarchique établie dans les autres pays, et la suppression de toute suzeraineté intermédiaire rendit directe la relation entre l’Empereur et les petits vassaux. Avant d’avoir obtenu la soumission des hauts prélats, irrités de ces concessions, surtout de Héribert, archevêque de Milan, Konrad le Salique, miné par une grave maladie, quitta l’Italie et alla mourir à Utrecht en 1039.
Henry III, le Noir, maître des quatre duchés de Bavière, Souabe, Franconie et Carinthie, suivit la politique énergique de son père contre les grands feudataires. Il fit rentrer la Bohême sous la suzeraineté de l’Empire, rétablit le roi Pierre sur le trône de Hongrie et reçut son hommage, prolongea à son gré la vacance des duchés ou les confia à de simples gouverneurs. Forcé d’intervenir en Italie où trois papes indignes se disputaient la tiare, l’Empereur désigna successivement comme souverains pontifes Clément II, Damase II et Léon IX (1049).
L’année suivante, le concile de Rome condamna comme hérétique Bérenger, archidiacre d’Angers, modérateur de l’école de Tours, qui niait la présence réelle. Les interprétations hétérodoxes de Bérenger et de ses disciples devaient plus tard être renouvelées avec éclat, par Luther et par Calvin.
Un autre concile tenu à Sutri avait de nouveau reconnu qu’il ne pouvait être élu de souverain pontife sans le con-