Page:Gosset - Histoire du Moyen-Âge, 1876.djvu/177

Cette page a été validée par deux contributeurs.
169
DIXIÈME SIÈCLE

ser ; le noble châtelain comme le misérable serf, oubliant tout intérêt terrestre, ne songeait qu’au salut de son âme. D’innombrables actes de donation étaient rédigés en ces termes : « Le soir du monde approche, moi, comte (ou baron) j’ai donné à telle église pour le remède de mon âme…. » Ou bien encore : « Considérant que le servage est contraire à la liberté chrétienne, j’affranchis un tel, serf de corps, lui, ses enfants, ses hoirs, etc… » Ces terreurs durèrent jusqu’à la dernière heure de l’an mille… Les trompettes du jugement dernier ne retentirent pas. Un cri d’ineffable reconnaissance s’échappa de toutes les poitrines vers le Dieu miséricordieux. « Près de trois ans après l’an mille, dit Raoul Glaber, les basiliques des églises furent renouvelées dans presque tout l’univers. On eût dit que le monde entier secouait les haillons de son antiquité pour revêtir une blanche robe d’églises.