Kaïroan et les Edrysites de Fez, et qui, prenant aussi la qualification de khalifes, établirent leur résidence au Kaire, dont ils firent un centre de splendeurs égal à Bagdad.
Un souverain du Turkestan, Ilkankan, s’était emparé du Khorassan : il en fut chassé par le prince de Ghasna, Mahmoud, qui y fonda, en 998, la dynastie des Ghasnévides et porta ses armes victorieuses chez tous les peuples de l’Hindou-Stân.
En Espagne, la puissance des Arabes avait atteint le plus haut degré de splendeur que puissent donner d’éclatantes victoires fécondées par une savante et glorieuse administration. La lutte intestine, provoquée par Kaleb-ben-Hafssoun, qui s’était fait une véritable armée avec tous les bandits du royaume, pour la plupart Berbers ou Juifs d’Afrique, ébranlait encore, au commencement du dixième siècle, le khalyfat de Cordoue. Dès son avènement au pouvoir suprême (911), Abd-el-Rahhmann III, fils de Mohhammed et petit-fils d’Abd-Allah, dirigea tous ses efforts contre ces rebelles, défit complètement leur chef en 913, le harcela jusque dans les montagnes du nord et du sud de la Péninsule, et, par la prise de Tolède, où résistèrent pendant trente mois les derniers soldats de Kaleb, étouffa cette terrible insurrection des Hafssoun, qui avait duré plus de soixante-dix ans (927).
Les chrétiens des Asturies avaient profité de ces discordes, et, du petit domaine de Pélage, devenu royaume d’Oviedo, puis de Léon (914), ils avaient étendu leurs expéditions jusqu’au fond de l’Estramadure (916), tandis que le roi de Navarre s’agrandissait de la province de la Rioja et de plusieurs places de l’Aragon. Après avoir pénétré en Portugal jusqu’à Lisbonne, ils n’hésitèrent pas à traverser les monts de Guadarrama et allèrent piller Madrid, ville peu importante, dont il est alors parlé pour la première fois (935).
Abd-el-Rahhmann, irrité de cette audace, mena une grande armée contre les forces combinées de Navarre et de Léon, dans lesquelles on voyait figurer déjà des comtes de Castille, d’Alava, d’Astorga, d’Orense, de