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DIXIÈME SIÈCLE

Tourangeaux, les attaqua dans les environs d’Orléans et les contraignit à rebrousser chemin. Ils se dirigèrent alors vers l’Helvétie, où ils brûlèrent Saint-Gall, descendirent dans la Lombardie et allèrent piller la principauté de Bénévent.

Pas plus que la Germanie et la Gaule, l’Italie n’avait été exempte des incursions hongroises. Les Magyars n’avaient rencontré qu’une faible résistance dans cette contrée, assaillie à la fois par les musulmans de Fraxinet et par les Burgundes helvétiques. Obligé de défendre ses propres États contre les hordes Huniques, le duc de Frioul, Bérenger, n’avait pu empêcher Louis III, de Provence, de ceindre la couronne impériale. Il s’était pourtant débarrassé peu à peu des envahisseurs et avait promptement reconquis toute sa puissance en Lombardie (902). L’empereur Louis, qui s’était laissé surprendre à Vérone, fut défait et renvoyé, privé de la vue, dans ses États héréditaires, dont il donna le gouvernement à son cousin Hugues, comte d’Arles, qu’un adultère rattachait à la race karlovingienne.

Après la retraite de Louis l’aveugle, le duc de Frioul se retrouva le prince le plus puissant de l’Italie. Le pape Jean X, qui voulait rétablir l’unité du pouvoir souverain afin de délivrer la Péninsule de la présence des Infidèles, l’invita à venir recevoir la dignité impériale (914). Bérenger se rendit à Rome, et, devant la basilique de saint Pierre, fut proclamé Empereur.

Peu après ce couronnement eut lieu contre les Musulmans une grande expédition qui réunit sous la direction du chef de l’Église Latine l’Orient et l’Occident dans une action commune. L’empereur Constantin Porphyrogénète envoya, sous les ordres du Patrice Picingli, une armée de Grecs secondée par les Lombards des trois principautés et par une flotte imposante. Le pape arriva de son côté à la tête des vassaux de l’empereur Bérenger, conduits par le duc de Spolète et le marquis de Toscane. La colonie du Garillan fut assiégée sur les deux rives du fleuve ; les Sarrasins se défendirent pendant plus de