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DIXIÈME SIÈCLE

sur le trône (923). Bientôt rappelé par quelques seigneurs et trahi de nouveau, le malheureux descendant de Karl-le-Grand mourut emprisonné dans le château de Péronne (929) ; il laissait un fils du nom de Louis qui avait trouvé un refuge auprès du roi des Anglo-Saxons, Athelstan, son oncle maternel.

Ces guerres civiles n’étaient pas les seuls maux qui désolassent la Gaule. Les Sarrasins infestaient la Provence. Poussant leurs rapides cavaliers jusqu’à Saint-Maurice en Valais, ils rencontrèrent les hordes hongroises qui allaient passer le Rhône pour piller Nîmes et pénétrer jusqu’à Toulouse. Elles furent heureusement écrasées par le comte de cette ville, qui, peu après, forçait une armée de Northmans à refluer vers la Seine et la Somme. Vaincu d’abord par ces Barbares, du côté d’Amiens, le roi Raoul, ou Radulf, remporta sur eux, à Limoges, en 926, une victoire complète. Dans le midi et dans le nord, Raoul n’était guère roi que de nom et voyait à tout propos son autorité contestée. Le siége Épiscopal de Reims étant venu à vaquer, Herbert, le puissant comte de Vermandois, fit poser la mitre sur la tête de son fils âgé de cinq ans et réclama, avec menace, le comté de Laon sur lequel il n’avait aucun droit. La guerre mit en feu le Rémois, le comté de Paris et le Vermandois. L’archevêque en bas âge fut déposé et remplacé par le moine Artaud. Grâce à l’intervention du pape et du roi de Germanie, la paix se rétablit (930). Elle fut de courte durée et la lutte recommença entre le comte de Vermandois et le duc de France, Hugues-le-Grand.

Les rois de Germanie et de Bourgogne durent s’interposer et parvinrent enfin à réconcilier les deux rivaux dont l’inimitié troublait la moitié de la Gaule (935). Raoul put alors se faire reconnaître au midi de la Loire ; il entra solennellement à Toulouse et son nom figura dès ce moment en tête des actes publics. À son retour, il arrêta en Bourgogne une invasion de Hongrois ; ce fut son dernier exploit. Sa mort, à Sens, laissa vacant ce trône, dont la possession offrait sans doute plus de