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NEUVIÈME SIÈCLE

Worms, de Spire et de Mayence ; Karl-le-Chauve, les contrées bornées par l’Escaut, la Meuse, le Rhône, l’Ebre et les deux mers. Chacun des copartageants reçut une part du territoire national des Franks.

Au traité de Verdun commencèrent à apparaître les démarcations des nationalités modernes. Le mélange des vainqueurs et des vaincus étant devenu plus intime, les Lombards s’habituèrent à être désignés sous le nom d’Italiens ; celui d’Allemands, qui n’appartenait d’abord qu’aux tribus de la Souabe, fut insensiblement accepté par les divers peuples de Germanie ; les Gaulois adoptèrent, en l’altérant, le nom de leurs conquérants.

Le partage de 843, qui détruisait l’œuvre de Karl-le-Grand, fut accueilli avec joie par les populations, rendues à leur indépendance, avec douleur par quelques contemporains épris de l’unité. Un poëte du temps, le diacre Florus, s’écriait : « Un empire florissait sous le glorieux éclat d’un seul diadème ; il n’y avait qu’un prince et qu’un peuple… La nation des Franks était illustre par tout l’univers, les rois du monde entier rendaient hommage à sa grandeur… L’empire a perdu son nom et sa gloire. »

Les querelles des trois héritiers de Louis-le-Débonnaire étaient à peine apaisées que, de toutes parts, commencèrent les luttes particulières des divers peuples compris dans les limites de chaque royaume, divisés d’intérêts, de langues et de traditions, et harcelés par les attaques extérieures. Satisfait d’avoir ramené à l’obéissance les comtes provençaux, Lother ne passa plus les Alpes. Il confia à son fils Louis le soin de châtier les Romains qui avaient élu un pape sans demander l’approbation impériale ; il le chargea également de défendre l’Italie contre les invasions des Sarrasins établis en Sicile depuis quinze ans, qui profitaient des dissensions des princes karlovingiens pour porter leurs ravages jusque dans les faubourgs de Rome (847). Malgré plusieurs expéditions qu’il conduisit en personne, l’empereur présomptif ne parvint pas plus à soumettre les vassaux indociles qu’à délivrer la Péninsule des Musulmans. Les