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NEUVIÈME SIÈCLE

Lother qui alla se faire couronner à Rome par le pape Pascal Ier, et qui fit de nouveau décréter par le sénat, par le clergé et par le peuple la suprématie des Empereurs d’Occident sur le pouvoir spirituel (823). Lorsque Grégoire IV fut élevé au pontificat, son élection fut soumise à l’examen et à l’approbation d’un délégué impérial (829).

Cependant Louis avait déjà donné une preuve de faiblesse, dont son autorité devait bientôt souffrir. Accablé de remords, au souvenir du supplice infligé à Bernard et à ses amis, il avait convoqué en 822 une assemblée générale à Attigny, afin d’y faire une confession publique de ses fautes devant les prélats et les seigneurs du royaume. Il se soumit même à une pénitence solennelle qui lui valut le mépris des évêques, des grands et de ses propres fils. Chacun s’apprêta dès lors à exploiter la faiblesse du monarque. En 823, il eut un fils nommé Karl, de la belle et savante Judith qu’il avait épousée en secondes noces, en 819, et dont le père, le comte Welph, était un puissant seigneur de Bavière. Cette jeune femme et son favori Bernard, duc de Septimanie, accusé par la rumeur publique d’être le père du nouveau-né, exercèrent sur l’Empereur une influence néfaste.

À son avénement, le successeur du grand Karl avait reçu les hommages des peuples tributaires ; mais ces marques de fidélité ne furent pas longtemps des obstacles à la révolte. Elle éclata presque simultanément sur toutes les frontières de l’Empire. Les Northmans recommencèrent leurs ravages ; les Slaves du Nord franchirent l’Elbe avec le concours des Danois ; ceux de Pannonie se jetèrent sur la Dalmatie aidés des Bulgares ; les Sarrasins d’Espagne envahirent la Septimanie pour soutenir l’insurrection des Vascons ; ceux d’Afrique pillèrent la Corse et la Sardaigne ; les Bretons proclamèrent leur indépendance sous la conduite de leur roi Morvan. L’armée impériale fit face à ces multiples ennemis, refoula les rebelles et ressaisit presque partout l’avantage. Dans l’Armorique, Morvan fut tué les armes à la main, et un guerrier obscur, Noménoé, fut institué par Louis, duc