rétablissement de la discipline parmi les moines et les membres du clergé séculier. Les règles de saint Augustin, de saint Grégoire, de saint Benoît furent imposées à toutes les congrégations. Les baudriers militaires, les éperons d’argent, les vêtements magnifiques furent interdits aux évêques, aux abbés, aux prêtres. On décréta que la dixième partie des revenus de chaque église épiscopale serait consacrée à l’entretien d’une maison hospitalière pour les pauvres et les voyageurs. On prescrivit aux chanoines le travail et l’étude ; on voulut ramener à la gravité primitive l’institution monastique (815).
Ces réformes eurent pour effet immédiat de créer à Louis de redoutables ennemis. Pour vaincre tant de résistances intéressées, il eût fallu une fermeté de caractère dont n’était point doué le fils du grand Karl.
La même nécessité qui avait porté Karl-le-Grand à donner des royaumes à ses fils, détermina Louis à faire approuver le partage de ses États par une diète réunie à Aix-la-Chapelle (817). Lother, son fils aîné, reconnu pour héritier présomptif, fut associé à l’Empire ; ses deux autres enfants furent créés rois : Peppin obtint l’Aquitaine, la Gascogne et le Nivernais ; Louis eut la Bavière, la Pannonie et la Bohême. Tous deux étaient soumis à la suprématie de Lother et ne pouvaient, sans son autorisation, déclarer une guerre, conclure un traité de paix ni céder une ville. Quant au royaume d’Italie, il devait rentrer sous l’autorité de l’empereur Lother à la mort de son père. Exclu de ce partage, Bernard réunit toutes les cités italiennes dans une sorte de fédération et alla prendre position dans les passages des Alpes qu’il fortifia. L’armée impériale vint l’y attaquer, et les Austrasiens n’eurent qu’à paraître pour mettre en déroute les rebelles Lombards. Bernard se rendit à Châlons-sur-Saône pour y implorer le pardon de son oncle. Il fut livré avec ses complices à la Diète d’Aix-la-Chapelle qui prononça contre lui et les siens une condamnation à mort (818). Louis commua la peine et se contenta de faire crever les yeux à son royal neveu, qui ne put survivre à ce supplice. Le gouvernement de l’Italie fut remis à